Étymologie
Le nom Fozières vient du bas-latin fuziera, fozaria, foderiae qui signifie carrière, mine. Le mot occitan est Fouziero.
L’étymologie du nom de la commune laisse imaginer que celle-ci soit marquée par une activité minière. Bien qu’il n’y ait pas de trace d’exploitation ancienne sur son territoire, la carte géologique signale la présence de gîte de cuivre et de plomb
argentifère.
A proximité de Fozières, à l’occasion des travaux du chantier de l’A75, au mur de Soumont ont été mis au jour des galeries d’exploitations de mines d’argent. Différentes phases d’exploitations on été déterminées depuis l’antiquité, le moyen
Age jusqu’à l’époque moderne.
Genèse Médiévale
A Fozières, préalablement amorcé par le rassemblement autour d’une villa, c’est autour d’un pôle ecclésial que l’habitat se regroupe au début du Moyen Age. L’église Notre-Dame-de-Fozières est mentionnée dès 988 dans le testament de l’évêque Fulcran :
« …in villa quam dicunt Foderiasecclesiam quae est fundata in honorem Sanctae Mariae cum ipsaturi et cum ipsis fortalitiis quae modo sunt et in antea etiam erunt…. » Traduit par E. Martin : …dans la villa Foderias, l’église fondée en l’honneur de Sainte Marie, avec la tour et les fortifications qui y sont actuellement ou pourront y êtres faites….
En 988, Fulcran « disposait non seulement de près d’une vingtaine d’églises et villae, mais aussi de pôles fortifiés, tours d’Aubaigues, Soubès et Fozières dans les vallées qui rayonnent autour de la cité. Les forteresses publiques tenues par Fulcran sont associées à des sites de villae. »
Les tours de Saint Fulcran sont une manifestation de son pouvoir « public », L’évêque y a délégué la gestion du château à des parents, amis, ou subordonnés qui ont pris en charge la construction. Fozières est une tour peu éloignée de Lodève et à proximité du chemin montant sur le plateau du Larzac. Mais Fozières étant un peu à l’écart de cet axe, il se peut que l’intérêt de l’évêque pour cette tour réside dans le fait qu’il « y ait eut dans son avoisinage des mines métalliques».
Un document daté de 1157 nous confirme que des mines étaient en activité dès le Moyen Age aux environs de Lodève :
Le roi Louis Vll accorde à Pierre ll, évêque de Lodève, des lettres de confirmations detoutes les possessions et tous les privilèges appartenant à l’église de Lodève, ainsi que lesdroits régaliens de tout le diocèse, les mines d’argent et autres métaux ; déjà ouvertes ou à ouvrir ; et qui seraient reconnues appartenir au roi.
Actuellement « l’église romane jouxte la tour qui a probablement pris le relais de la tour primitive du Xe
siècle ». Tour et église sont en position de simple surélévation sur un replat dominant l’étroite vallée du
ruisseau de Fozières.
En 1105-1120, la villa Fozières est nommée castrum dans le cartulaire de Gellone. En 1145, le site est devenu un castrum, confirmé par le pape Eugène III dans la liste des possessions de l’Eglise de Lodève, bulle renouvelée en 1162 par le pape Alexandre III. Plusieurs diplômes royaux confirment encore cette possession en 1157, 1162, 1188 et 1212.
L’église Notre-Dame De Fozières
« Il est fait mention, pour la première fois, de la chapelle de Fozières le 4 février 988. Elle a été fondée sous le vocable de Sancta Maria de Foderia. Foderia signifie mine, carrière. Il s’agissait dans un premier temps d’une simple chapelle.
C’est vers le milieu du 12e siècle qu’apparaît la paroisse instituée par Gaucelin Raymond de Montpeyroux. Elle est érigée prieuré et passe sous la juridiction des moines de l’ordre de Saint-Augustin. Le chœur date du 12e siècle. La nef fut bâtie postérieurement, par suite de l’augmentation de population. Elle comporte trois travées à piliers saillants.
Lesarceaux sont établis en anse de panier et datent de l’époque de transition, où apparaît le gothique. On doit remarquer que l’église est désaxée. C’est-à-dire que l’axe du sanctuaire ne se trouve pas exactement dans le prolongement de l’axe de la nef, à l’extérieur. La chapelle est orientée au levant. L’autel primitif était en plâtre et adossé à une cloison, il a été démoli en 1910 ainsi que la cloison et remplacé par un très bel autel en pierre.
Le chœur et la nef avaient été enduits de plâtre qu’on blanchissait de temps à autres d’un lait de chaux. Les habitants furent unanimes à reconnaître que cet enduit déparait les murs de l’église, et que il serait logique de l’enlever, en remettant les pierres à nu. (…) Les travaux furent repris et terminés en 1929. (Une autre campagne de restauration eu lieu en 1990 ; source orale : Yves Vaissette)
Il est fait mention, en 1490, d’un autel dédié à St-Blaise. Le cimetière était attenant à la chapelle. Une porte, encore visible [ ?], le mettait en communication avec le chœur. Le bénitier en pierre de pays est très ancien. Un tombeau sert de sépulture aux prêtres : Abbé Capoulade, Abbé Lédénas, Abbé J. B. Lucas (1827- 1911), ainsi qu’à Jeanne de Madières et Jean-Jacques de La Treilhe.
En 1795, la cloche était de petite dimension, et elle était félée. Le conseil Général de la commune décida de la refondre et de faire un emprunt pour payer les frais d’après un devis s’élevant à 150 livres. La cérémonie du baptême de la cloche actuelle eut lieu le 28 juillet 1776, on lui donna le nom de Marie-Gabrielle.
Une inscription sur le milieu de la cloche porte que le parrain fut le marquis Gabriel de La Treilhes De Fozières, seigneur de Fozières et de Pégayrolles, ancien capitaine des dragons, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint Louis et la Marraine : la Comtesse de Laprunarède ; plus bas ; le nom du fondeur Gély. »
En 1167 l’église de Fozières s’émancipe par rapport à la paroisse de Soumont. Elle est alors érigée en paroisse autonome par l’évêque Gaucelin Raymond de Montpeyroux et placée sous son obéissance. On trouve alors à Fozières un curé ou un prieur en permanence. La paroisse est supprimé le 9 août 1791 et réunie à celle de Soubès.
Le château de Fozières
Alfred Brol nous parle du château : « Les monuments de Fozières c’est le château et la chapelle. Le château qui est imposant par rapport à la taille du village, notre château est un des très rare de la région à avoir survécu ! Aux guerres de Religions, à Richelieu et à la Révolution. Le fait d’être sorti tout à fait indemne de ces événements me fait penser que ceci est dû à l’harmonie qui a toujours régné entre la famille De Fozières et les habitants… aussi loin que je me souvienne.»
L’architecture du château de Fozières reste à l’heure actuelle assez peu connue dans le détail. La réalisation d’une étude archéologique serait nécessaire pour affiner la connaissance de ce patrimoine. Vous pourrez retrouvez l’intégralité de la visite guidée par Arnaud La Treilhe de Fozières a l’aide des liens ci-dessous.
Dossier sur l'inventaire du patrimoine
Une campagne d’inventaire consacrée à l’étude du patrimoine de la commune de Fozières, a eu lieu à la fin de l'année 2004. Retrouvez l'intégralité de cette étude sur le lien ci-joint (format PDF)